Phase de dépollution : une opération in situ

22 Nov 2023

Les travaux de reconversion de la friche industrielle Ameco à Kingersheim (68) ont franchi une nouvelle étape avec la phase de dépollution du site. Plus d’explications sur ce moment important d’assainissement d’une partie des terres polluées par 200 ans d’activités humaines !

Nous vous l’avions présenté plus en détails précédemment (consulter les articles), mais ce site est le fruit de près de deux siècles d’Histoire et d’activités humaines que ce soit dans l’industrie textile ou de fabrication de pièces mécaniques et métalliques. Ce ne fut donc pas une surprise lorsque les analyses de sol ont révélé des traces d’hydrocarbures et de métaux lourds. On peut imaginer qu’il s’agissait de fuites de cuves de stockage de fioul domestique qui alimentaient les chaufferies des anciennes industries.

La première étape de cette phase de dépollution a été l’excavation de 6 500 m3 de terres dont 3 500 m3 polluées à traiter. Ces terres ont ensuite été triées et soumises à un criblage (tamisage) de 20mm. Le criblage est l’action de trier la terre par grosseur avant de pouvoir passer à dernière et la plus importante des phases : la dépollution par biotetre.

La méthode de dépollution choisie par Terre & Développement est donc la dépollution par Biotertre. 

Bien que plus coûteuse, cette méthode est plus vertueuse. En effet, en faisant le choix de dépolluer les terres directement sur place, cette méthode évite ainsi le déplacement des terres par camions bennes. C’est l’empreinte carbone et les nuisances de plus de 400 camions qui ont ainsi été évitées.

 

Les terres criblées sont placées en immenses tas appelés ‘tertres‘, avec en dessous une bâche imperméable afin de stopper la prolifération des polluants. Tout au long de ces amas, sont placés des drains d’aération. Et sur le dessus, des bâches de couverture pour les protéger de la pluie et garder une certaine température.

Pendant 6 à 9 mois, les bactéries présentes naturellement dans ces terres vont découper les éléments d’hydrocarbures. Pour elles, ce sont des sources de carbone et des sources d’énergie pour le fonctionnement de leur métabolisme. Avec une température optimale maintenue à l’intérieur des tertres, ces micro-organismes vont donc transformer les polluants en particules fines.

Ces dernières sont ensuite capturées à l’aide d’un extracteur d’air relié à l’ensemble des drains présents dans les amas et transportées en usine pour une traitement spécifique.

Cette méthode de dépollution vertueuse a ainsi trouvé écho auprès de l’Ademe (l’Agence Française de la transition écologique) qui a soutenu ce projet de réhabilitation de friche dans le cadre du plan France Relance.